Monsieur Vonflie nous a accueillis près de sa maison, située à la sortie du village de Munchhouse, au bord de l’ancien canal du Rhône au Rhin. Monsieur Vonflie possède plusieurs plantations d’arbres favorisant la production des truffes et, accompagné de ses chiens truffiers Sara et Dodoche, il nous a raconté son parcours et fait découvrir ce monde fascinant.
C’est en 1993 qu’il a décidé de planter ses premiers arbres. Il s’agit de chênes et de noisetiers, tous « ensemencés » pour favoriser la pousse des truffes. La truffe est en effet issue d’un mycélium (appareil végétatif des champignons, constitué de fins filaments) qui vit en association avec les racines de chênes, de charmes ou de noisetiers. Cette association s’effectue par le biais des mycorhizes (organe mixte produit par l’association d’une plante supérieure chlorophyllienne et du mycélium d’un champignon).
Entre la plantation des arbres et les premières récoltes, il faut patienter pendant 6 à 7 ans, puis on peut espérer récolter des champignons pendant 5 à 20 ans.
Pour trouver les truffes, monsieur Vonflie a deux chiennes de race Lagotto Romagnol, race particulièrement douée pour rechercher ces précieux champignons ; une part d’instinct et un peu d’éducation permettent d’en faire facilement de redoutables chercheurs, qui peuvent sentir une truffe à 50 m de distance !
Face à notre étonnement de voir des truffes dans notre région, monsieur Vonflie nous a expliqué que les conditions étaient au contraire réunies pour favoriser leur présence : sol calcaire et bien drainé, bonnes essences d’arbres. Il y a une centaine d’année, on récoltait ainsi 800 kg de truffes dans la Hardt !
Lors de notre parcours, les chiennes Dodoche et Sara ont été particulièrement efficaces et la récolte fut assez bonne ! Ceci nous a permis de découvrir différentes variétés, que monsieur Vonflie a identifiées facilement grâce à l’odeur caractéristique de chacune : truffe brumale, tuber uncinatum, dite truffe noire de Bourgogne, tuber mesantericum, dite truffe de Lorraine.
Au nez, nous avons pu identifier des odeurs souvent assez surprenantes : fumé, acide phénique, iode, sous-bois,... une expérience olfactive très déroutante mais aussi passionnante. Au palais, les truffes de monsieur Vonflie nous ont également étonnées par la puissance et la rémanence de leurs arômes, dont nous avons gardé le souvenir pendant de longues minutes après les avoir goûtées.
Pour les déguster dans les meilleures conditions, monsieur Vonflie nous a conseillé de les associer à une matière grasse : beurre, fromage frais, huile. Un régal !
