Les impressions condensées d’un visiteur enthousiaste
C’est le Parc des Expositions qui a accueilli cette première biennale européenne du goût et de l’alimentation. Organisée par Slow Food France, avec l’appui très fort des conviviums ligériens, cette manifestation a été pour moi l’occasion d’approcher d’un peu plus prêt la famille SLOW FOOD.
Malgré le temps très maussade qui régnait sur la ville, c’est à un véritable dépaysement que ce Salon m’invitait. En effet, l’Europe du goût avec une forte dominante italienne, ainsi que des invités de pays plus lointains était présente notamment à travers 28 sentinelles « Slow Food ». Un des pôles le plus intéressant d’un point de vue culturel, avec dans l’ensemble des gens adorables qui tentaient tant bien que mal de se faire comprendre (Pas un mot, uniquement des hochements de tête avec ce jeune Biélorusse qui m’a fait goûter une délicate infusion de fleurs et de fruits !) Quelques unes parmi elles m’ont interpellées : le vin en amphore géorgien : conservé selon un très vieux procédé, il garde une fraicheur inhabituelle, les Somé des Dogon (Mali) : des condiments préparés à partir de feuilles, de fleurs, de racines…, la Pompia de Sardaigne : un curieux agrume dont on utilise l’écorce pour fabriquer des liqueurs, le Castalmagno d’Alpage : un délicieux mais puissant fromage de la province de Cunéo en Italie, et aussi les Harengs salés et fumés de Sunnmore (Norvège) : au goût marqué mais excellents (ne manquait que l’Aquavit !)
L’ensemble des Sentinelles françaises étaient aussi présentes et c’est à un vrai festival de saveurs que j’ai été convié (mon pécher mignon : le jambon de Porc noir de Bigorre ; ma vraie découverte : le navet noir de Pardailhan présenté par des paysans très attachants) J’aurais bien sûr l’occasion de vous présenter toutes ces sentinelles à l’aide des nombreux documents que j’ai ramené.
Le Marché des saveurs d’origine et le Marché des communautés locales Slow Food réunissaient un nombre importants de producteurs et d’artisans de régions françaises et italiennes : huiles, fromages, chocolat, pâtes, huitres, charcuteries…et j’en passe ; des sélections vraiment authentiques et qualitatives avec une approche vraiment terrienne (à quelques rares exceptions près). Le bio était à l’honneur le plus souvent, la région Loire ayant déployé ses meilleures productions : fromages, rillettes, salaisons… Quelques conviviums (assez peu en fait) présentaient un stand en mettant en avant des producteurs de leurs régions ; une idée à creuser pour le Schnackala en 2011.
L’Oenothèque (payante) offrait la possibilité de déguster plus de 700 références de vins français et européens. Je dois vous avouer que je n’y ai pas passé beaucoup de temps, n’ayant que trop peu l’envie de goûter des vins (parce que comme vous le savez …) mais surtout l’envie de me consacrer au solide ! Jean Lhéritier m’a tout de même invité à déguster un verre de….Sylvaner du Domaine Pierre Frick, le seul alsacien présent et irréprochable. L’Espace Manger Slow regroupait quant à lui, non pas des restaurants, mais livres et accessoires de cuisine pour manger slow au quotidien avec présence de quelques auteurs et démonstrations de cuisine. Franc succès pour une marque en 3 lettres avec sa nouvelle friteuse (1 cuillerée d’huile pour cuire 1.5 kg de pommes de terre en 35 minutes !)
L’Espace Slow attitude et développement durable : Max Havellaar, WWF (petits guides d’achat pour une consommation responsable des produits de la mer disponibles chez moi) et quelques métiers liés à l’écologie dans le logis. Intéressants. Les Ateliers du goût (payants), véritable marque de fabrique des événements SF permettaient au public de d’aborder différents thèmes à travers dégustations et informations culturelles (Vin, fromages, pomme de terre mais aussi l’Europe Terre de cochons, les grenaches du Monde, Le vignoble autrichien, les brasseries artisanales, et plusieurs autres dédiés au vin et fromages). J’ai participé à « L’essentiel fromages » et y ai révisé les différentes phases de la dégustation présentée de manière assez pointue par un technicien passionné. Très sympa
C’est à l’Espace Enfants que je suis allé faire la sieste. Je rigole bien sûr, même si l’envie ne m’en a pas manqué, la fatigue venant vers 15 heures. Bel atelier entraperçu seulement, mais qui avait pour vocation bien sûr d’éveiller les plaisirs des sens. Au passage, une idée très séduisante et à creuser avec vous : les jardins écoles dont le convivium Roussillon s’est fait une spécialité.
Enfin, une rencontre importante réservée aux membres des conviviums sur le thème : Stratégie de développement pour les années futures, nous a permit de voir le travail accompli ces derniers mois par les têtes pensantes du Conseil d’Administration de Slow Food France et la voie à prendre par nous tous pour accéder à une « Haute Qualité Alimentaire »* dans nos régions. Vaste sujet dont nous aurons l’occasion de reparler lors de nos prochaines réunions, et surtout lors de notre première Assemblée générale.
En conclusion, arrivé Vendredi soir et reparti Dimanche matin, j’ai passé un excellent petit weekend à Tours, et rencontré beaucoup de gens très sympathiques, producteurs, organisateurs et bénévoles (venus de toute la France, une idée pour nous tous lors de la prochaine édition) avec une seule envie, revenir dans deux ans bien sûr, accompagné cette fois ci par une délégation de Schnackalas, mais surtout aussi pouvoir participer au « Salone del Gusto » de Turin au mois d’octobre 2010. Tous ceux, présents à Tours, qui y sont allés m’en ont donné l’envie, me confirmant que c’était bien LE rendez vous Slow à ne pas manquer, la Mecque du goût, la fête en plus. Alors, si l’aventure vous tente, penser à vous réserver cette date !
Nicolas SENN
